samedi 26 avril 2008

Mémoire morcelée




Je vous salue
Travailleurs de la terre et du feu
L’oeuil avale le soleil jusqu’à l’épuisement


Hommes demeurés seuls
Comme des blessures gravées sur la peau du temps
Vous êtes les maîtres des mystères et des songes


Si je pouvais faire le tour des contrées
Que vous avez traversés
Je vous dirais que la source qui nous a enfantés
A vieilli

Si je pouvais vous rencontrer loin, loin de chez nous
Je vous construirais sur la paume de la main
Notre maison avec un peu d’argile et des larmes
Tendres comme les yeux de nouveau-né

Aujourd’hui notre mémoire s’est morcelée
Et nos rêves se sont évanouis dans le vide

Mémoire…l’argile ignore l’existence des sentiers
Parsemés de pierres verticales

Montagnes…autrefois royaumes indomptables
Traînent la déchirure de l’absence

Le souvenir de notre pays natal ne nous a jamais quitté
Il est suspendu aux sanglots des ruisseaux solitaires
Le murmure du départ voyage dans nos têtes
Comme l’étoile polaire

Soif…mémoire de l’eau
Nos yeux sont transpercés de milliers de puits
L’errance porte son errance de mirage en mirage.


© Mohamed El jerroudi

4 commentaires:

Muse a dit…

belle poésie nomade, qui va d'une oasis à une autre. Tu ne m'as pas répondu sur Ben Cheffaj?

Anonyme a dit…

Beau texte et également belle illustration!

Anonyme a dit…

Comme toujours un joli poème bien conçu. Ca fait plaisir de gambader entre les proses de ton univers.
Cordialement
Ali

Brigetoun a dit…

un beau chemin que j'ai trouv& là - par la Muse